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Audit de l’Arcop : graves irrégularités et explosion des coûts au Centre hospitalier national Dalal Jamm

Un audit technique commandité par l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (Arcop) a mis au jour d’importants dysfonctionnements dans l’exécution d’un marché public au Centre hospitalier national Dalal Jamm (CHNDJ). Le contrat concernait la construction d’un bâtiment R+2 destiné à abriter les unités de greffe de moelle et de procréation médicalement assistée (PMA).

Attribué initialement au groupement Sylla Trading Corporation Sarm/Groupe Delta pour 1,119 milliard de F CFA, à la suite d’un appel d’offres restreint, le marché a finalement coûté 1,454 milliard de F CFA. Cette hausse significative résulte d’un avenant de 334,9 millions de F CFA signé en avril 2022 pour des travaux supplémentaires et une prolongation de délai.

Cependant, cet avenant est vivement critiqué par les auditeurs du cabinet Adoc Sa. Leur rapport révèle que des travaux déjà inclus dans le marché initial ont été irrégulièrement réintroduits dans l’avenant, représentant 178,4 millions de F CFA. Une anomalie qui soulève de sérieuses interrogations sur la gestion administrative du contrat.

L’audit met également en évidence un retard important dans l’exécution du projet. Prévu sur dix-huit mois, le chantier n’était toujours pas achevé après trente-trois mois, soit un dépassement de quinze mois. Malgré ce non-respect manifeste des délais contractuels, aucune pénalité de retard n’a été appliquée à l’entreprise. Les auditeurs estiment le montant des pénalités non réclamées à 332,7 millions de F CFA, pointant une défaillance notable dans le suivi du CHNDJ, maître d’ouvrage.

« À notre avis, sur la base des constatations faites, le projet est exécuté de manière peu satisfaisante au regard des normes techniques, administratives et générales », conclut le cabinet Adoc Sa.

D’autres anomalies ont été relevées. Certains travaux, pour un montant de 63,4 millions de F CFA TTC, ont été décomptés bien qu’ils n’aient pas encore été réalisés au moment de l’audit. Les auditeurs ont également noté une surévaluation des quantités de matériaux, impactant le coût global de 75 millions de F CFA TTC. Par ailleurs, la garantie de bonne exécution et la retenue de garantie prévues au contrat n’auraient pas été fournies par l’entreprise adjudicataire.

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