Côte d’Ivoire : à quelques jours de la présidentielle, 32 manifestants condamnés à trois années de prison ferme

Le tribunal de première instance d’Abidjan‑Plateau a rendu, mardi 21 octobre son jugement dans l’affaire d’une marche interdite organisée le 11 octobre dernier à Abidjan par le Front commun, coalition de partis d’opposition. Selon le journal Fraternité Matin, quarante détenus avaient comparu pour « attroupement non autorisé, participation à manifestation interdite et troubles à l’ordre public ».

Le motif invoqué : avoir participé à une manifestation pourtant interdite par l’arrêté préfectoral. Lors de la marche, des échauffourées avaient été signalées à Cocody notamment dans le secteur de Blockhaus, la police ayant utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.

Le ministre de l’Intérieur Vagondo Diomandé á annoncé que 237 personnes avaient été interpellées à Abidjan au lendemain de la marche et que la campagne pour l’élection présidentielle du 25 octobre 2025 devait se dérouler « dans le calme ».

Plus largement, selon le procureur Oumar Braman Koné près de 700 personnes ont été interpellées dans plusieurs villes à l’occasion de cette mobilisation. Ces condamnations interviennent dans un climat politique extrêmement tendu, à quelques jours seulement d’une élection présidentielle cruciale. La marche visait notamment à protester contre l’exclusion de certains leaders de l’opposition.

L’opposition dénonce une volonté de « museler la contestation ».  Des organisations de défense des droits humains, dont Amnesty International ont appelé les autorités à garantir le droit de manifester pacifiquement et à libérer les personnes détenues pour avoir exercé leurs libertés.  Pour les condamnés, la voie de l’appel est ouverte un délai de 20 jours est prévu pour interjeter appel du jugement.

Saloum Camara

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