Finance islamique : 500 milliards F CFA de Zakaat collectés chaque année au Sénégal

(Sud Quotidien) Au Sénégal, 500 milliards Fcfa de Zakaat sont collectés chaque année. Selon l’expert financier Abdoulaye Lam qui a fait la révélation, l’Etat pourrait utiliser ces fonds pour financer des programmes tels que les bourses familiales et la couverture maladie.

500 milliards de Fcfa de Zakaat  sont  collectés. Chaque année au Sénégal. C’est ce qu’a fait savoir Abdoulaye Lam, expert en finance islamique et directeur général du cabinet Global Islamic finance et transactions (GIFT). Il s’exprimait hier, mercredi 22 octobre lors de l’atelier de formation et de sensibilisation des membres du collectif des journalistes économiques du Sénégal (Cojes) sur la finance islamique.

Selon lui, à travers les instruments de la finance islamique tels que la Zakaat et le Waqf, on peut mettre en place des fonds de solidarité que l’Etat pourra utiliser pour financer les bourses familiales et la couverture maladie.

« Le gouvernement parle de restructuration de bourses familiales. Je pense que c’est une opportunité pour l’Etat d’utiliser la Zakaat et le Waqf pour financer les bourses familiales de façon beaucoup plus consistante », préconise-t-il.

Il informe qu’entre 2015 et 2021, la taille des actifs de la finance islamique a doublé au niveau mondial allant de 2000 milliards de dollars à presque 4000 milliards de dollars. Ce qui montre selon lui, qu’il y a une progression très rapide de l’activité de la financière islamique.

En revanche, M. Lam signale que les pays africains sont à la traine. D’où la nécessité pour ces pays d’essayer de capturer le maximum de ces fonds. Le secrétaire exécutif de l’observatoire de la qualité des services financiers (Oqsf) Papa Amadou Diagne trouve que la finance islamique, au cœur des débats aujourd’hui, incarne des principes de responsabilité, de transparence et de solidarité, en adéquation avec les nouveaux défis socio-économiques.

De son côté, le coordonnateur du Cojes Dialigué Faye estime que cette finance éthique, fondée sur le partage des profits et des pertes, et l’interdiction du riba (intérêt), représente un levier stratégique pour l’inclusion financière.

« Seulement environ 22 % de la population adulte est bancarisée, les solutions inclusives adaptées aux réalités locales offrent une large marge d’expansion. Elles s’adressent directement aux ménages à revenus modestes, aux jeunes entrepreneurs, et aux femmes actrices de l’économie informelle, qui sont souvent exclus par les exigences de la finance conventionnelle », a-t-il laissé entendre. Selon lui, en tant que journalistes économiques, nous avons la responsabilité d’informer, d’éclairer et d’éduquer le public sur les modèles alternatifs qui contribuent à un développement plus juste, plus éthique et plus solidaire.

Saloum Camara

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