Abass Fall tacle Abdourahmane Diouf : « L’ingratitude n’a pas sa place dans le projet Diomaye-Sonko »

La tension monte au sein de la majorité présidentielle. Le maire de Dakar, Abass Fall, a réagi avec fermeté aux propos du ministre de l’Environnement, Dr Abdourahmane Diouf, qui appelait dimanche sur la RTS à « faire bloc derrière le Président Bassirou Diomaye Faye ». Une déclaration jugée malvenue à la veille du grand meeting annoncé par le Premier ministre Ousmane Sonko le 8 novembre prochain, dans un contexte de rumeurs sur des divergences internes.
Dans un message publié sur Facebook, Abass Fall n’a pas mâché ses mots. Il a dénoncé « l’ingratitude » du ministre Diouf, rappelant s’être opposé à son intégration dans la coalition présidentielle peu avant la dernière élection.
« L’histoire me donne raison. J’avais refusé de faire partie du groupe qui devait aller le rencontrer pour l’intégrer dans la coalition. Mes raisons se confirment aujourd’hui », a-t-il écrit.
Le maire de Dakar reproche au ministre un double discours, citant ses anciennes déclarations publiques.
« C’est ce même monsieur qui disait que la candidature du Président Diomaye n’était pas acquise. Les archives sont là », a-t-il souligné, évoquant également « ses insinuations à propos du prétendu attentat de Yarakh ».
Abass Fall s’en est aussi pris à l’expression « justice des vainqueurs » utilisée par le ministre, y voyant une attaque voilée contre la Garde des Sceaux.
« Dire cela, c’est douter de la capacité de Mme le ministre de la Justice à être impartiale. C’est discourtois et inintelligent. Nous réclamons la justice tout court, pas celle des vainqueurs », a-t-il martelé.
Le maire de Dakar a ensuite répliqué à l’appel du ministre invitant le président à « prendre ses responsabilités ».
« Oui, il les prendra, en ne laissant jamais des gens comme toi saper l’unité de notre parti », a-t-il lancé, accusant certains nouveaux venus dans la coalition de « profiter des fruits d’un combat qu’ils n’ont pas mené ».
Abass Fall termine par inviter le ministre Abdourahmane Diouf à la retenue et à la loyauté, non sans une pointe d’ironie :
« Vous dansez plus vite que la musique et vous vous perdez dans les sonorités. Faites attention à vos tibias », a-t-il averti, avant de rappeler que la priorité reste le grand rassemblement du 8 novembre, « une parenthèse qui doit renforcer, et non fragiliser, l’unité du camp présidentiel ».

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