Cessez-le-feu à Gaza : Israël a bombardé l’enclave palestinienne, au moins 45 morts

(RTS.CH) – Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué lundi qu’Israël avait largué la veille « 153 tonnes de bombes » sur la bande de Gaza. Dans le même temps, des mouvements dissidents au Hamas soutenus tacitement ou explicitement par Israël ajoutent de la confusion à la situation.

Les bombardements israéliens ont tué dimanche au moins 45 personnes dans la bande de Gaza, selon la Défense civile palestinienne et les bilans cumulés des hôpitaux encore opérationnels dans le territoire. Des enfants et un journaliste figurent parmi les victimes.

Israël accuse le Hamas de violations du cessez-le-feu, ce que réfute le mouvement islamiste palestinien. Donald Trump a lui-même déclaré dimanche que le Hamas n’était pas impliqué dans les violations présumées de la trêve, blâmant plutôt « certains rebelles au sein du mouvement ».

Depuis quelques jours, la situation est confuse après que des dirigeants du Hamas ont lancé une campagne de répression violente contre des factions rivales au sein de Gaza.

Le mouvement islamiste palestinien se retrouve sous pression croissante de clans et milices palestiniens dont certains bénéficient du soutien tacite d’Israël et qui voient dans le cessez-le-feu l’occasion idéale de le déstabiliser.

« Les Sopranos de Gaza »
Bien que ces tensions existent depuis la prise de contrôle de Gaza en 2007 par le Hamas, elles se sont exacerbées avec le cessez-le-feu et, surtout, avec le projet de démilitarisation du Hamas présenté par l’administration Trump.

Pour les rivaux du mouvement, l’affaiblissement du Hamas représente une fenêtre d’opportunité unique: si le groupe islamiste perd ses armes, ces milices pourraient enfin défier son monopole du pouvoir. La lutte pour le contrôle de Gaza ne fait que commencer.

Le premier adversaire majeur est la famille palestinienne Dogmoush, ennemie du Hamas depuis près de 20 ans. Surnommée « Les Sopranos de Gaza », elle contrôle un réseau criminel considérable avec certains membres affiliés à Al-Qaïda. Ces derniers jours, le Hamas a mené les combats les plus meurtriers contre ce clan, l’accusant d’avoir attaqué des déplacés et d’être responsable du meurtre d’un journaliste.

Soutien explicite
Le second rival redoutable est la milice des Forces populaires, menée par un ancien prisonnier du Hamas, Yasser Abu Shabab. Contrairement aux Dogmoush, elle jouirait d’un soutien explicite de l’armée israélienne. Accusée de détourner l’aide humanitaire, cette organisation criminelle serait impliquée dans les affrontements dimanche à Rafah, révélant à quel point les lignes de front sont devenues floues à Gaza.

Si les Dogmoush et les Forces populaires constituent les plus grands rivaux du Hamas, depuis le 7 octobre, d’autres milices ont émergé dans l’enclave, toutes animées par la volonté commune de renverser le mouvement islamiste.

Buur Sine 

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