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								La situation sécuritaire au Mali connaît une nouvelle escalade. Les États-Unis et le Royaume-Uni ont annoncé jeudi l’évacuation de leur personnel diplomatique « non essentiel » et de leurs familles, invoquant une détérioration rapide des conditions de sécurité dans la capitale Bamako, désormais frappée par une grave pénurie de carburant due à un blocus jihadiste.
Selon le site officiel du Département d’État américain, Washington a « ordonné aux employés non essentiels et à leurs familles de quitter le Mali ». Dans la foulée, Londres a pris une décision similaire, précisant que le « personnel non essentiel de l’ambassade britannique a été évacué temporairement de Bamako ».
Mardi déjà, l’ambassade des États-Unis exhortait ses ressortissants à « quitter immédiatement » le pays par des vols commerciaux, évoquant la « rareté du carburant » la « fermeture des écoles et universités » et la « situation sécuritaire imprévisible » autour de la capitale.
D’autres pays dont l’Italie, l’Allemagne, le Canada et l’Espagne, ont également conseillé à leurs ressortissants de quitter le Mali.
Depuis septembre, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) affilié à Al-Qaïda, s’en prend aux camions-citernes transportant du carburant depuis le Sénégal et la Côte d’Ivoire, principales voies d’approvisionnement du Mali enclavé.
Les jihadistes affirment agir en représailles à l’interdiction, décidée par Bamako de la vente informelle de carburant dans les zones rurales une mesure censée priver les groupes armés de ressources.
Malgré les escortes militaires, plusieurs convois ont été attaqués, des camions incendiés, des chauffeurs et soldats tués ou enlevés. Le blocus, ressenti depuis deux semaines dans la capitale, a plongé le pays dans une crise économique et sociale aiguë : files interminables devant les stations-service, hausse des prix et ralentissement de l’activité.
Depuis 2012, le Mali fait face à une insécurité croissante alimentée par les groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique ainsi que par des milices communautaires.
Malgré les promesses de la junte militaire issue des coups d’État de 2020 et 2021, les attaques se multiplient, y compris à proximité de Bamako.
Le régime du colonel Assimi Goïta qui a tourné le dos à ses partenaires occidentaux au profit de la Russie, peine à enrayer la progression des groupes armés. Le départ du personnel diplomatique occidental témoigne d’une perte de confiance internationale dans la capacité des autorités à garantir la sécurité, même dans la capitale.
Dans les rues de Bamako, le quotidien des habitants est devenu difficile : transports publics à l’arrêt, pénurie de produits de base, fermetures d’écoles et d’entreprises.
« On ne trouve plus d’essence et quand il y en a, c’est dix fois le prix normal » témoigne un chauffeur de taxi
Alors que le blocus s’intensifie, les observateurs redoutent une crise humanitaire majeure dans ce pays sahélien déjà éprouvé par plus d’une décennie de guerre et d’instabilité politique.
Saloum Camara
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