Dette cachée : l’avocat de Macky Sall dénonce une « manipulation politique » et annonce des actions judiciaires

Me Pierre-Olivier Sur, coordonnateur du collège d’avocats et d’experts financiers de l’ancien chef de l’État Macky Sall, a réagi face aux accusations de « dette cachée » visant son client. Dans un entretien accordé à « L’Observateur » depuis Paris le dimanche 19 octobre, le Bâtonnier a fustigé les « manipulations politiques » et a annoncé des actions judiciaires pour obtenir les documents comptables et éclaircir ce débat.

L’avocat, qui sera à Dakar cette semaine pour des questions de procédure et une rencontre avec la presse, a déclaré que « la vérité ne sert pas un camp, elle sert le Sénégal ». « Nous demandons au Premier président de la Cour des comptes et au ministre du Budget tous les documents dont personne n’a connaissance jusqu’à présent », a soutenu la robe noire. Selon qui, l’objectif est de constituer une « base égale et contradictoire » pour toutes les parties, y compris les instances internationales comme le FMI.

L’avocat a rappelé l’héritage de Macky Sall en termes de développement « Chacun sait que pendant la présidence de Macky Sall, le PIB du Sénégal a été multiplié par deux. Jamais avant lui, les Sénégalais n’avaient eu accès à l’eau potable, à l’électricité, aux transports, dans ces proportions ».  Il a insisté sur la nature « vertueuse » de cette dette, car elle a été accompagnée d’après lui, d’une forte croissance.

Le pool de défense de Macky Sall a déploré l’absence de données précises soutenant l’accusation de dissimulation de dette. A cet effet, Me Sur a réclamé notamment, « les lois de règlement qui soldent les comptes à la fin de chaque exercice budgétaire, le rapport de l’Inspection Générale des Finances, le pré-rapport de la Cour des Comptes ». « À ce jour, aucune réponse officielle ne nous a été communiquée ni par le ministère du Budget, ni par la Cour des comptes », a révélé Me Sur. Il a également signalé qu’« en l’absence de réponse du ministère des Comptes, nous prévoyons une mise en demeure formelle ».

Pour l’avocat, l’interpellation vise à « désamorcer les manipulations » politiques et à « replacer le débat sur son véritable terrain, celui des faits vérifiables et du droit ». L’équipe compte travailler avec des experts internationaux en finances publiques pour analyser les données brutes et définir ce qui est juridiquement considéré comme une dette et ce qui ne l’est pas. Faut-il isoler ou non la dette des établissements publics garantie par l’État ? Faut-il inclure d’éventuelles avances de trésorerie et facilités de paiement ? Quelle est la part de la dette hors bilan… ? », a énuméré Me Sur, appelant à un débat « transparent, contradictoire et ultra technique ».

Il a conclu en rejetant les chiffres avancés dans la polémique : « Il est impossible pour un État structuré comme le Sénégal de maquiller sa dette publique de manière aussi conséquente, 7 à 10 milliards de dollars, selon les polémiques calomnieuses qui courent Dakar en ce moment, sauf à rentrer dans l’absurde ».

Share this content: