Dette publique sénégalaise : les avocats de Macky Sall saisissent le FMI et contestent la méthodologie utilisée

L’ancien président sénégalais Macky Sall refuse de rester silencieux face aux accusations de « dette cachée ». Ses avocats français du cabinet FTMS ont officiellement saisi le Fonds monétaire international (FMI) afin de contester la méthodologie ayant conduit à l’estimation d’une dette publique non enregistrée d’environ 7 milliards de dollars, révélée par la Cour des comptes et largement reprise par le gouvernement en place.

Selon cette équipe de défense, le rapport du FMI se serait appuyé exclusivement sur des documents transmis par l’administration sénégalaise, sans en vérifier préalablement la fiabilité. Les avocats demandent ainsi à l’institution internationale de leur communiquer l’intégralité des pièces utilisées pour établir ces conclusions, afin de permettre un examen rigoureux, indépendant et contradictoire.
Maître Pierre-Olivier Sur, l’un des conseils de Macky Sall, dénonce une « absence de contrôle de la véracité des données » dans le travail de la Cour des comptes, remettant en cause l’exactitude des chiffres avancés.

Macky Sall, qui rejette catégoriquement toute dette dissimulée durant ses douze années de présidence (2012-2024), séjourne actuellement au Maroc. Ses avocats estiment que la réévaluation récente de la dette sénégalaise est davantage le résultat de divergences méthodologiques que la preuve de manquements dans la gestion financière de son administration.

Le Sénégal traverse parallèlement une période économique délicate, marquée par une crise prolongée et des discussions complexes avec le FMI. La dette publique, les tensions budgétaires et les arriérés de paiement — estimés à plus de 4 % du PIB — ont contribué à plusieurs dégradations de la note souveraine du pays et à la volatilité de ses eurobonds sur les marchés internationaux. Le FMI a d’ailleurs exigé un audit exhaustif pour évaluer précisément l’impact réel de ces arriérés.

La contre-offensive engagée par Macky Sall ouvre un nouveau chapitre dans la controverse autour de la dette sénégalaise, illustrant les divergences persistantes sur la gestion budgétaire du pays et sur la fiabilité des données transmises et analysées par les institutions nationales et internationales.