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Ismaïla Diallo (Vice-Président Assemblée) explique : «Pourquoi le budget de la Présidence est passé de 78 milliards à 204 milliards»

En 2026, le budget de la Présidence de la République va augmenter de façon conséquente. De 78 milliards de francs Cfa dans la loi de Finance initiale de 2025, il va grimper à 204 milliards de francs Cfa en Crédit de paiement (Cp) et 243 milliards d’autorisation d’engagement (Ae) dans le projet de loi de Finance initiale 2026. Vice-président à l’Assemblée nationale, le Dr Ismaila Diallo, explique les raisons de cette hausse dans ce bref entretien téléphonique.

De 78 milliards dans la loi de finance initiale 2025, le Budget de la présidence passe à 204 milliards de francs Cfa dans le projet de Lfi 2026. Votre collègue Abdou Mbow parle d’un fait «grave». Quelles sont les raisons de cette hausse ?

Je crois que c’est un peu malhonnête de sa part parce que nous avons tous reçu le projet de Budget de la loi de Finance initiale 2026 du gouvernement. Nous sommes en train d’y travailler. C’est vrai, il y a une hausse de 78 milliards à 204 milliards. Mais tout récemment il y a eu un décret de répartition des services de l’Etat et aujourd’hui beaucoup de services sont rattachés à la résidence de la République. Et de tout temps, ces services avaient des programmes et des crédits alloués. Ce sont ces crédits-là qui ont été rattachés à la présidence de la République. C’est pour cela.

Quels services par exemple ?

Si vous voyez la Der-Fj, avec tout ce que nous voulons pour le financement des jeunes et des femmes. Il y a l’Apix avec les investissements, il y a la Sogepa, la Sogip Sa etc. Il y a beaucoup de services, je peux dénombrer 61 services étatiques qui sont aujourd’hui rattachés à la présidence de la République.

Pourquoi donc cela ?

Moi je pense que c’est une prise de responsabilité du président de la République du Sénégal par rapport à tout ce qui s’est passé. Les détournements, les actes de corruption, les dettes cachées. Il fallait cette prise de responsabilités là pour s’ancrer dans ce que nous voulons, à savoir la bonne gouvernance et la transparence. En tout cas, nous de la mouvance présidentielle nous saluons cette mesure et nous sommes en train d’y travailler pour voir comment entériner tout cela pour que le projet de loi puisse être une loi.

Comment jugez-vous globalement le projet de budget 2026 ?

Je n’ai pas encore fini de le scruter. Mais quand même c’est un budget de prudence, pour essayer, dans la mesure du possible, d’atteindre les objectifs comme le déficit budgétaire, la croissance etc. Il faudra, par rapport à tout ce qui s’est passé, y aller avec beaucoup de prudence. Et là aussi nous sommes d’accord avec le gouvernement, de ne plus forcer les choses, puisque nous voulons compter sur nous-mêmes. Il faut y aller doucement. Déjà nous avons un plan de redressement pour renforcer le budget, avec des objectifs clairs sur des périodes bien définies. Et nous voulons, en tout cas, d’ici 2029, pouvoir nous aligner sur les recommandations de l’Uemoa.

La grosse dette est là, le besoin de financement sera de plus de 6075 milliards. Comment manager tout cela ?

On est en train d’y travailler. Le ministre des Finances est actuellement à Washington. Nous ne disons pas que nous ne comptons pas sur ces décaissements pour nos investissements, mais quand même derrière, nous croyons en cette souveraineté économique.

Le plan de redressement devrait apporter 762,6 milliards dans le budget 2026…

Voilà. Et ces 762.6 milliards on peut les investir pour en tirer plus. En tout cas, nous comptons accompagner les gouvernants.

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