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Le Sénégal célèbre les 80 ans de l’ONU : entre fidélité aux idéaux fondateurs et appel à la réforme

Le Centre Africain d’Études Supérieures en Gestion (CESAG) a abrité, ce vendredi la célébration du 80ᵉ anniversaire du Système des Nations Unies, sous le thème : « Pourquoi les Nations Unies sont-elles toujours nécessaires 80 ans après ? Renforcer le multilatéralisme et la contribution sénégalaise. »

Organisé conjointement par le Système des Nations Unies au Sénégal, le ministère de l’Intégration africaine, des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur ainsi que le CESAG, l’événement a rassemblé diplomates, universitaires et partenaires internationaux autour d’un même constat : l’ONU demeure indispensable mais doit impérativement se réinventer pour rester à la hauteur des défis du monde contemporain.

Représentant le ministre Cheikh Niang, le Dr Khare Diouf, secrétaire général du ministère de l’Intégration africaine a rappelé la fidélité du Sénégal aux valeurs de paix, de justice et de prospérité partagée.

Selon lui « l’ONU reste un forum universel de dialogue et un garant de la coexistence pacifique » mais une réforme urgente du Conseil de sécurité s’impose pour une représentation plus équitable, notamment du continent africain.

Face à la montée du terrorisme, aux dérèglements climatiques et à la remise en cause du multilatéralisme, le diplomate a plaidé pour un ordre mondial fondé sur le droit et la solidarité. Il a également souligné la contribution du Sénégal aux opérations de maintien de la paix et son engagement constant pour la cause palestinienne, témoins de sa diplomatie de principe.

Prenant la parole, Aminata Maïga, coordonnatrice résidente du Système des Nations Unies au Sénégal a salué « 80 ans d’une promesse collective : celle d’un monde fondé sur la paix et la dignité humaine ». Citant le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, elle a rappelé que la Charte des Nations Unies demeure « une déclaration d’espoir et le fondement de la coopération internationale ».

Dans un monde traversé par les inégalités, le chaos climatique et la désinformation, elle a insisté : « Le multilatéralisme reste notre meilleur atout.  Mme Maïga a également souligné le rôle exemplaire du Sénégal, dont la diplomatie ouverte et la jeunesse innovante incarnent « l’esprit même des Nations Unies ». La présence de plusieurs institutions onusiennes à Dakar illustre, selon elle la confiance mutuelle entre le pays et l’organisation mondiale.

Le doyen du corps diplomatique, Jean Koe Ntonga, ambassadeur du Cameroun, a de son côté salué le chemin parcouru par l’ONU depuis sa création sur les cendres de la Société des Nations. « L’ONU demeure un pilier central de la gouvernance mondiale » a-t-il déclaré, rappelant son rôle dans la prévention d’une troisième guerre mondiale et la promotion des droits humains.

Toutefois, il a relevé les limites de l’organisation notamment son incapacité à prévenir certains conflits en Afrique comme au Moyen-Orient. D’où son appel à une réforme en profondeur du système multilatéral, afin de donner à l’Afrique toute sa place dans les instances décisionnelles internationales.

Cette journée commémorative, marquée par l’émotion et l’espoir, a permis de réaffirmer la conviction partagée que, malgré ses imperfections, l’ONU demeure un socle essentiel pour un monde plus juste, plus pacifique et plus solidaire.

Comme l’a résumé Aminata Maïga dans ses mots de clôture : « Renforcer le multilatéralisme n’est pas un slogan, c’est un choix de société : construire des ponts plutôt que des murs. »

Saloum Camara

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