
Notation de Moody’s : le Sénégal dénonce une décision « subjective et biaisée »

Coup dur pour la signature financière du Sénégal. L’agence de notation américaine Moody’s Ratings a annoncé, ce vendredi 10 octobre, une nouvelle dégradation de la note souveraine du pays. La dette à long terme, libellée en devises locales et étrangères, passe ainsi de B3 à Caa1, avec une perspective négative, signalant que la situation pourrait encore se détériorer dans les mois à venir.Voyages Sénégal
Selon Moody’s, cette décision reflète des risques accrus autour de la trajectoire d’endettement et de la liquidité de l’État depuis février 2025. Les dernières révisions budgétaires ont mis en lumière un niveau d’endettement estimé à 119 % du PIB pour 2024, bien au-dessus des standards observés dans la région et parmi les pays notés dans la même catégorie. Ce ratio place Dakar parmi les émetteurs souverains les plus fragiles des marchés émergents.
L’agence souligne également la lenteur des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) pour la mise en place d’un nouveau programme de soutien. En l’absence d’un accord, le Sénégal continue de recourir massivement au marché régional de l’UEMOA, à des taux jugés élevés, entre 6,75 % et 7,75 %, afin de combler ses besoins de financement. Une dépendance qui, selon Moody’s, accentue la pression sur la trésorerie publique et compromet les marges de manœuvre budgétaires.Voyages Sénégal
Moody’s estime que les besoins de financement brut avoisinent 26 % du PIB pour cette année et pour 2026, tandis que les intérêts de la dette pourraient absorber jusqu’à 27 % des recettes publiques d’ici deux ans. Autant d’indicateurs qui expliquent la prudence de l’agence, déjà auteure d’une première dégradation en février dernier.
En maintenant une perspective négative, Moody’s envoie un signal clair : le Sénégal reste sous surveillance étroite, et son redressement dépendra largement de la conclusion rapide d’un accord de financement crédible avec le FMI et d’une meilleure maîtrise de sa dette.
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