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Sénégal : la vérité sur Thiaroye s’affirme avec la remise d’un Livre

Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a officiellement reçu ce jeudi au Palais de la République un Livre blanc consacré au massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye le 1ᵉʳ décembre 1944, un  acte fondateur d’une nouvelle démarche de vérité, de mémoire et de

Élaboré depuis avril 2024 par un comité de chercheurs dirigé par le professeur Mamadou Diouf, ce Livre blanc repose sur un travail de documentation, d’archives et de concertation nationales et internationales.

L’objectif est éclairé avec rigueur les circonstances exactes du massacre dont le bilan humain reste controversé ;  honorer la mémoire des victimes et des survivants ; et instaurer une mémoire partagée, non seulement au Sénégal mais avec les pays concernés et avec la participation des communautés notamment les jeunes.

Lors de la cérémonie, le président Faye a décrit la remise du Livre blanc comme « un acte de vérité » « un moment d’histoire et de conscience » Il a insisté sur le fait que ce récit historique doit venir « de nous, par nous » un refus que l’histoire soit imposée ou racontée par d’autres.

Mais le président a aussi exprimé une amertume : plusieurs archives françaises, essentielles pour compléter le récit historique ne lui ont pas encore été pleinement transmises.   Cette lacune met en lumière les défis persistants pour parvenir à une vérité solide et acceptée.

Le Livre blanc ne clôt pas le dossier : il ouvre un chantier. Parmi les recommandations figurent la poursuite des fouilles archéologiques pour retrouver les fosses communes, identifier les victimes et localiser les lieux de sépulture avec précision.

Le comité prévoit également de renforcer les partenariats pour l’accès aux archives, nationales et françaiseset de promouvoir l’enseignement de cette mémoire dans les écoles pour nourrir une conscience nationale et panafricaine.  Cet événement tombe dans un contexte de révision des relations historiques entre le Sénégal et la France, marqué par des appels à la reconnaissance officielle à la transparence sur les archives et à une mémoire partagée.

Si la France a reconnu tardivement le terme « massacre » pour qualifier les événements de Thiaroye les attentes du Sénégal incluent des mesures concrètes allant au-delà des mots : accès aux archives, réparations morales et une réévaluation du récit dans l’histoire commune.

Saloum Camara