Tensions diplomatiques : le Mali réagit à la caution de visa imposée par les ÉtatsUnis
Le gouvernement malien a vivement réagi à la décision des États-Unis d’imposer une caution de visa aux ressortissants maliens souhaitant se rendre sur le sol américain pour affaires ou tourisme. Dans un communiqué publié ce vendredi, le ministère des Affaires étrangères a dénoncé une « décision unilatérale » de Washington et annoncé des mesures de réciprocité à l’encontre des citoyens américains.
Selon les autorités maliennes à compter du 23 octobre 2025, les demandeurs de visas B-1 (affaires) et B-2 (tourisme) devront s’acquitter à la demande des consulats américains d’une caution pouvant aller de 5 000 à 15 000 dollars, en fonction du profil du demandeur. Le Mali figure parmi plusieurs pays africains ciblés par ce programme pilote mis en place par le Département d’État américain avec pour objectif affiché de réduire les dépassements de séjour.
Dans son communiqué, Bamako affirme que cette mesure « porte atteinte aux dispositions de l’accord relatif au visa de longue durée à entrées multiples » signé entre les deux pays en avril 2005. Le gouvernement malien tout en prenant acte de la décision la déplore fermement, dénonçant une absence de concertation préalable.
Face à ce qu’il considère comme un manquement aux principes de coopération diplomatique, le Mali annonce à son tour l’instauration prochaine d’un dispositif similaire à l’encontre des ressortissants américains. Cette mesure de réciprocité dont les modalités concrètes n’ont pas encore été détaillées, prévoit d’imposer « les mêmes conditions et exigences » aux citoyens des États-Unis sollicitant un visa malien.
Le ministère malien des Affaires étrangères a rappelé dans son communiqué que Bamako avait « toujours collaboré avec les États-Unis dans la lutte contre l’immigration irrégulière, dans le respect du droit et de la dignité humaine ». Il affirme néanmoins que le gouvernement reste engagé à promouvoir des relations « fondées sur le dialogue et le respect mutuel »
Du côté américain, le Département d’État avait annoncé en août la mise en place de ce programme pilote pour une durée limitée dans le but de responsabiliser les voyageurs issus de pays dont les ressortissants présentent des taux élevés de violation des conditions de séjour. L’administration américaine insiste sur le fait que cette caution est remboursable et ne s’applique qu’à certains profils de demandeurs.
Cette nouvelle friction diplomatique s’inscrit dans un climat déjà tendu entre les deux capitales. Alors que les États-Unis ont durci leur politique migratoire le Mali en pleine redéfinition de ses alliances internationales, cherche à affirmer sa souveraineté diplomatique et à diversifier ses partenariats stratégiques.
En attendant les précisions sur la mise en œuvre du programme malien, cette affaire pourrait marquer un tournant dans les relations bilatérales entre Bamako et Washington, historiquement marquées par une coopération sécuritaire et économique mais aujourd’hui en phase de réajustement.
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